Mythes concernant les mortinaissances
Vous avez peut-être déjà entendu l’un ou l’autre des énoncés suivants de la part de votre famille, d’amis ou même de votre professionnel de la santé.
Les mouvements du bébé ralentissent vers la fin de la grossesse
FAUX. Vous devriez sentir votre bébé bouger jusqu’à sa naissance. Certains croient encore que les bébés bougent moins à la fin de la grossesse pour conserver leur énergie pour l’accouchement ou parce qu’ils ont moins de place à bouger. Cela est faux!
Entre 38 et 41 semaines, votre bébé a un bon tonus musculaire et ses mouvements sont soutenus. Parce qu’il a moins de place à bouger, vous pourriez sentir les mouvements de votre bébé de façon différente, mais vous le sentirez quand même bouger tout autant jusqu’à l’accouchement.
Ça ne concerne que les grossesses à risque
FAUX. La Société des obstétriciens et gynécologues du Canada recommande que toutes les femmes enceintes, même celles en santé et ne présentant pas de facteurs de risque, d'observer régulièrement les mouvements de leur bébé dès la 26e semaine de grossesse.
Selon l’organisme Red Nose de l’Australie, 70% des mères accouchant d’un enfant mort-né n’ont pas de condition médicale les mettant à risque.
Malheureusement, personne n’est à l’abri. La mortinaissance d’un bébé peut arriver à n’importe qui.
Les mortinaissances sont inévitables
FAUX. Dans les pays à revenu élevé comme le Canada, la fatalité demeure un sentiment prévalent dans la communauté et au sein du personnel médical. Les sondages effectués par l’International Stillbirth Alliance démontrent que deux répondants sur trois sont d’accord pour dire que leur communauté croit que la plupart des mortinaissances sont inévitables.
Pourtant, des interventions récentes au niveau international ont démontré qu’un fort pourcentage de mortinaissance est évitable :
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Le programme ‘Saving Babies Lives’ de l’Angleterre, mis en place par l’équivalent de Santé Canada, a contribué à diminuer les mortinaissances de 20% dans les unités de maternité où il a été déployé.
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En 2011, le gouvernement de l’Écosse a investi dans la mise en place d’un programme de 4 ans qui a vu une réduction de 19,5% des mortinaissances entre 2012 et 2015.
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Les Pays-Bas ont réussi à réduire leur taux de mortinaissance de 6,8% par année entre 2000 et 2015 depuis la mise en place d’un programme d’amélioration de la santé des femmes et du suivi pendant la grossesse.
Il est important de distinguer les cas de décès évitables causés par un manque d’oxygène avant, pendant ou juste après la naissance, des cas de décès inévitables causés, par exemple, par une anomalie congénitale ou une grande prématurité. Au Canada :
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l’asphyxie est la cause de près de la moitié des mortinaissances;
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seul 8 à 10% des mort-nés ont une anomalie congénitale.
Le rapport de 2016 sur la mortalité périnatale en Nouvelle-Zélande a montré que 13% de l’ensemble des décès périnataux et 53% des décès dus au manque d’oxygène étaient potentiellement évitables.
Les mortinaissances n’existent plus au Canada
FAUX. Le taux de mortinaissance au Canada est en hausse depuis 2003 et s’établissait à 8,6 pour 1000 naissances en 2021 (selon les données de Statistique Canada) . Concrètement, cela signifie que :
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Plus de 3000 bébés meurent dans le ventre de leur mère chaque année après la 20e semaine de grossesse.
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Une naissance sur 118 s’est terminée en mortinaissance.
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Il y a 8,7 mortinaissances chaque jour au Canada.
Selon le Hunter Medical Research Institute, il est estimé que pour chaque mortinaissance, il y a 99 naissances qui ont échappé de justesse à la mort.
Si je peux entendre de cœur de mon bébé, alors tout va bien
FAUX. Plusieurs appareils (de notre téléphone au doppler) nous permettent d’entendre le cœur de notre bébé. Ne vous fiez pas à cela pour déterminer si votre bébé est en santé. Même si vous pouvez entendre le cœur de votre bébé, cela ne veut pas dire qu’il va bien. Par contre, cela veut dire qu’il est encore temps de le sauver si vous sentez un changement dans ses mouvements. Car une fois le cœur arrêté, il est déjà trop tard.
Compter les mouvements du bébé, ça va stresser les parents
FAUX. La recherche démontre que les parents qui comptent les mouvements de leur bébé quotidiennement sont moins inquiets que ceux qui
ne comptent pas. La plupart des parents considèrent le décompte des mouvements comme une expérience positive qui les aide à tisser des liens avec leur bébé.